Trahie par un dîner d’asperges

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catégorie : Culture

Trahie par un dîner d’asperges

Petite histoire drôle historique, qui nous prouve que chaque détail compte en matière d’infidélité…

Comme aurait dit Madame de Sévigné « Je m’en vais vous conter une petite historiette qui est très vraie et qui vous divertira ». Toutefois, cette anecdote se passe dans la France de Napoléon 1er. Monsieur le Marquis de Cussy, préfet auprès de l’Empereur, avait une jeune maîtresse, Julie. Le matin même, il l’avait invitée à une partie de campagne mais, à sa plus grande surprise, celle-ci s’était excusée de ne pouvoir venir alléguant qu’elle devait se rendre à une fête de famille.

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur et n’ayant nullement envie de se laisser abattre, Monsieur le Marquis décide de se rendre aux Halles en vue de se faire préparer un déjeuner gourmand. Sur l’étal d’un maraîcher, il vit deux bottes d’asperges, les premières asperges du printemps et les seules arrivées ce jour-là dans la capitale. Il voulut donc les acheter, mais il fut devancé par quelqu’un qu’il connaissait bien. Dépité, il pensa que décidément, ce n’était pas son jour.

Le soir, Julie était de retour. Elle raconta avec force détails sa journée. Au moment de l’étreinte, la jeune femme voulut d’abord satisfaire un besoin naturel. Il faut imaginer qu’à l’époque le pot-de-chambre était sous le lit. C’est alors que le marquis, furieux se mit à hurler : « Julie, Julie, tu m’es infidèle ! ».

Julie de se récrier, de jurer, de questionner le Marquis de cette soudaine accusation. Et le Marquis d’insister : « Tu peux me confirmer où tu as dîné ce soir », « Chez ma mère, comme je vous l’ai déjà dit… », répondit Julie étonnée et énervée.

« Et bien, ce n’est pas vrai, friponne ! Tu as dîné chez l’Ambassadeur d’Espagne. Et la preuve, la voici : dans tout Paris, il n’y avait aujourd’hui que deux bottes d’asperges. C’est son maître d’hôtel qui les a achetées, juste devant moi, ce matin. Or, tu viens de me révéler d’indéniable façon, à la senteur de tes urines, que tu as mangé des asperges il y a peu de temps ».

On tient cette anecdote parisienne de Courtine dans sa « Célébration de l’asperge ». Le Marquis Louis de Cussy (1767-1841), avait une certaine notoriété, il avait d’ailleurs été fait baron par Napoléon. C’était aussi un grand gourmet qui inventa d’excellentes recettes qui contribuèrent aussi à sa renommée ; sont d’ailleurs restées célèbres « les cailles à l’Alicante » ou le gâteau « Triple Alliance ». De plus, il avait pour les asperges une vraie passion et les asperges en gratin étaient « sa bienheureuse pénitence pendant le Carême ».
Il manque bien sûr les coordonnées de naissance de Monsieur de Cussy et de Julie pour confirmer qu’Uranus, que l’astrologue appelle « le découvreur », « l’éveilleur », venait percuter un point important du thème du Marquis. Par l’intermédiaire de deux banales bottes d’asperges, ce matin-là, il s’apprêtait à apprendre qu’il était cocu. Par ailleurs, l’asperge a eu de tous temps une sulfureuse réputation. Le grand Curnonsky, qui savait ce qu’il mangeait et de quoi il parlait, avait inventé la recette idéale pour accompagner les asperges. Il l’avait baptisée d’un nom évocateur : la sauce exaltante.

Pas besoin de minerve qui serve
A tenir ta verge !
L’asperge en fait un cierge
Et la vierge gamberge…

Déjà les Grecs la tenaient pour aphrodisiaque au point de l’appeler « désir ». Quant aux Egyptiens, ils l’avaient presque déifiée. Plus tard, Marcel Proust lui reprocha de « s’amuser à changer son pot de chambre en vase de parfum ». Il semble que ce soient les Arabes qui aient introduit l’asperge en Espagne d’où elle gagna la France où on la cultive depuis le XVe siècle.

Sylvie Tribut, Astrologue

Sylvie Tribut est passionnée d'astrologie depuis 25 ans. Elle consulte à son cabinet à Rambouillet ou par téléphone.